Cette « crise » que nous traversons en plein carême, ne sommes-nous pas invités à la vivre en chrétiens ? Cette épreuve révèle, reconnaissons-le hélas, notre égoïsme, notre peur face à la fragilité de notre existence, notre instinct de survie même… Il suffit en effet de peu pour que nous nous comportions comme des animaux, certaines vidéos « virales » qui circulent sur le net, nous le confirment.
Que peut donc nous dire et nous apporter Jésus en cette période troublée ? S’il ne peut rien pour nous à quoi nous sert d’être chrétiens ? Il ne reste pas silencieux, mais il nous invite à regarder le ciel tout d’abord, comme les apôtres le jour de la Transfiguration, à ne pas désespérer de notre Père qui nous a donné la vie parce qu’Il nous aime infiniment et qui ne s’amuse pas avec nos existences. L’évangile de ce jeudi nous le rappelait : « Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira. En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira. ». Croyons-nous cela ? Le croyons-nous vraiment ? Pas assez sans doute, nous ne croyons pas assez en la force de la prière et nous gaspillons notre temps, moi le premier, à refaire le monde en paroles et à parler au fond de banalités.
Notre Père Jean-Léon Le Prevost n’aurait certes pas agi ainsi lui qui aimait répéter : « Quand je veux réussir dans une entreprise difficile, je me mets à genoux, je prie davantage, je pleure, et j’obtiens. » Nous sommes-nous mis à genoux pour implorer le Seigneur de protéger le monde de ce fléau ? Ce mal qui n’est heureusement pas pour l’instant comparable au choléra qui toucha Paris en 1832 par exemple. Avons-nous prié de tout notre cœur, seul ou en famille, avons-nous pleuré ? Pas encore… Alors si on priait ? Toutes les époques de l’histoire de l’Eglise ont connu de grandes épreuves. Faire tout ce qui dépend de nous et en même temps tout attendre du bon Dieu. Qu’attendons-nous encore du bon Dieu ?
Alors si on priait ?
Père Franck Zeuschner,sv