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En union de larmes

En ce temps de Carême, préparation aux fêtes pascales, à la solennité de la Résurrection du Seigneur qui annonce la nôtre, nous sommes invités à méditer sur la Passion de Jésus. Par la belle prière du Chemin de la Croix, mais aussi en relisant personnellement un des récits évangéliques de la Passion de notre Seigneur, nous regardons ce que Jésus a subi… pour nous, pour chacun et chacune d’entre nous. Rien ne lui fut épargné nous le savons : la trahison et l’abandon de ses plus proches amis, les faux témoignages, la vengeance la plus vile, l’injustice la plus délirante. Celui qui est l’Innocence même va mourir à la place des coupables que nous sommes. Et le récit de la Passion franchit la limite de l’insoutenable. Pourquoi tant de souffrances, pourquoi toujours plus de douleur ? Peut-être pour nous montrer un amour encore plus abyssal que ces souffrances pourtant insupportables. La flagellation, le portement de Croix, les insultes, les crachats, le crucifiement durant trois heures et la mort. Alors que Jésus est déjà mort un dernier geste d’une cruauté sans nom va achever le tableau : devant la Mère de Jésus « un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau. » (Jean 19 v34).

Aujourd’hui le Cœur de l’Eglise continue de saigner, nos cœurs saignent devant les révélations qui se succèdent et qui nous laissent sans voix. Comment est-ce possible ? Comment un prêtre qui célèbre la messe chaque jour, qui tient dans ses mains le Corps de Jésus Christ, qui parle en son nom, qui est canal de son amour miséricordieux et de sa grâce, comment peut-il en arriver à devenir instrument du diable ?

Chers amis, les prêtres de votre paroisse, vos prêtres, n’ont pas la réponse à cette question. Si vous nous trouvez trop silencieux sur ce sujet, c’est que nous sommes incapables de parler. Religieux, prêtres et frères éducateurs, nous avons donné notre vie pour Dieu et pour ses plus petits qui ne Le connaissent pas. Consacrés à l’éducation de la jeunesse, nous ne parvenons pas à comprendre comment on peut poser sur un enfant autre chose qu’un regard de profond respect. Cet enfant qui, dans quelques très courtes années sera un homme, une femme. Nous avons très peu de temps pour lui donner le meilleur de nous-mêmes et lui transmettre la joie de l’évangile qui donne un sens à nos vies.

Notre plus belle récompense est peut-être tous ces petits… qui sont devenus grands ! Et qui tiennent à nous remercier de ce que nous avons essayé de leur transmettre. Ils s’adressent à nous pour continuer à les aider à progresser dans leur vie chrétienne, ou pour la préparation de leur mariage ou le baptême de leurs propres enfants.

Ces quelques mots donc, pour vous dire que nous partageons votre torpeur et votre dégoût. Quel mystère que notre Eglise qui est pourtant sainte. Mais l’appartenance à l’Eglise ne se fait pas avec un certificat de Baptême, ni même d’ordination, on appartient à l’Eglise si on a la charité. Certes, il reste du travail dans nos cœurs pour laisser Jésus-Christ vivre, agir et transparaître davantage. Ce temps du Carême garde toute son actualité, toute son urgence, car nous sommes tous des pécheurs.

Pour poser un acte, nous proposons que jeudi prochain nous nous mobilisions. Nous ne sortirons pas dans la rue, nous entrerons dans notre église. Je vous propose de donner une heure de 20h30 à 21h30 pour une heure sainte de réparation pour ces faits horribles qui nous donnent la nausée. La prière est une force que nous négligeons je pense trop souvent. Alors venons adorer le Seigneur ! Il pleure avec nous sur la trop grande misère du monde et aussi sur la nôtre. Nous confierons nos cœurs troublés à Jésus dans son Agonie, nous le prierons pour les nombreuses victimes de tous ces abus dont la vie a basculé durablement dans l’horreur. Nous le prierons pour les criminels qui ne peuvent échapper à la justice de Dieu sans véritable conversion. Nous prierons aussi pour nos prêtres nos évêques, les familles des victimes et tous ceux qui sont ébranlés par ces événements.
N’hésitez pas non plus à venir parler avec vos pasteurs pour leur confier vos peines voire vos doutes. Nous sommes à votre écoute.

Vos religieux :
Père Franck Zeuschner, sv
Père Jean-Luc Papet, sv
Frère Rémi Gagnard, sv
Frère Olivier Lecertisseur, sv