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Dieu loin ou tout proche ?

En ce dimanche de rentrée, il n’est peut-être pas insensé de se poser la question, plutôt que de reprendre nos habitudes, même nos bonnes habitudes spirituelles d’ailleurs, sans réfléchir sur l’essentiel de nos vies : oui, ce Dieu que nous prions et honorons est-il vraiment proche de ce que nous vivons ou n’est-il que transcendant et au fond inaccessible ?

Les lectures de la liturgie de ce dimanche nous apportent un éclairage sur cette question plus qu’importante. Il y a tout d’abord cette première lecture, extraite du Deutéronome. L’auteur sacré, probablement très longtemps après Moïse, rappelle au Peuple d’Israël l’Alliance sacrée dont elle bénéficie. Une alliance, c’est un engagement, et un engagement réciproque. Dieu s’est engagé mais Israël ne doit pas oublier qu’il a promis de répondre à cet engagement, en suivant les commandements du Seigneur. Ces commandements ne sont pas que de décrets, plus ou moins arbitraires. En les suivant, avec le cœur, on s’engage à vivre dans cet amour offert par Dieu lui-même. C’est d’ailleurs ce que Jésus rappelle aux Pharisiens dans notre évangile.

Une phrase de ce passage du Deutéronome m’émeut toujours énormément. Dieu s’adresse à son peuple, sous forme d’une question où la réponse est évidente, désarmante : « Quelle est en effet la grande nation dont les dieux soient aussi proches que le Seigneur notre Dieu est proche de nous chaque fois que nous l’invoquons ?
Et quelle est la grande nation dont les décrets et les ordonnances soient aussi justes que toute cette Loi que je vous donne aujourd’hui ?
 » (Deut 4 v 7& 8)

Oui Dieu est proche de son peuple, il est proche de nous ! Mais suivre ses commandements avec amour, car ils ont été donnés par amour, pour éclairer nos vies, c’est notre réponse. Le drame de notre existence n’est donc pas que Dieu ne soit pas proche de nous car il est le Tout-Proche qui se fera encore plus proche à Noël par le mystère de l’Incarnation. Mais le drame, c’est plutôt que nous, nous soyons loin de Lui. Jésus ose en faire le reproche aux Pharisiens dans notre évangile citant le livre du Prophète Isaïe : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. » (Marc 7 v6 citant Isaïe 29 v13.)

Tout au long de cette nouvelle année qui commence et dont nous ignorons presque tout, une seule certitude, Dieu sera proche de nous, à chaque instant, lui qui nous a promis d’être avec nous tous les jours jusqu’à la fin des temps. (Matthieu 28 v20). Mais nous, prenons-nous la décision de vouloir nous aussi demeurer avec lui, de ne pas nous éloigner de lui ? Que jamais il ne nous puisse nous adresser ce reproche : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. »

Bonne rentrée à tous !

Père Franck Zeuschner, sv.

Crédit Photo : Michael Morse (Pexels)