Cette prière résume tout le mystère que nous célébrons en ce jour. Nous passerions tout à fait à côté de la joie de ce jour si nous pensions que l’événement dont nous faisons mémoire (la montée du Christ au ciel avec son corps) ne nous concernait pas, nous-aussi, personnellement. C’est oublier que Jésus est venu sur la terre pour nous, pour nous sauver, c’est à dire nous ouvrir le ciel. Nous ne sommes pas heureux parce qu’aujourd’hui Jésus arriverait enfin au terme de sa vie de souffrances sur cette terre. Nous débordons de joie car dorénavant l’humanité siège à la droite du Père et même beaucoup plus, l’humanité est unie à la divinité dans la gloire du ciel. Voilà au fond pourquoi Jésus a subi tout cela, voilà à quel point il nous aime ! Comme ils sont touchants ces mots de cette prière d’ouverture, nous sommes déjà auprès du Seigneur. Mais cette pensée suffit-elle à nous rendre heureux ? Pensons-nous qu’il existe un vrai bonheur autre que celui-ci ?
L’eucharistie que nous célébrons nous donne le Christ, nous met en communion avec lui. Il s’agit donc de goûter comme le Seigneur est bon, de trouver notre force et notre joie dans nos communions eucharistiques. Mais il s’agit également de ne pas garder pour nous-seuls ce trésor. Le Christ nous envoie en mission : « A vous d’en être les témoins » nous dit-il.
La meilleure façon de bien vivre sur cette terre est de ne pas oublier que nous sommes faits pour le ciel, que notre demeure se trouve dans les cieux. Oui, la tête au ciel et les pieds sur la terre, telle devrait être notre devise.
Demandons à nos amis les saints et les saintes, tous ceux qui nous ont précédés sur cette terre et qui nous précèdent dans la gloire, à nos chers défunts, de nous aider à trouver cet équilibre qui seul peut nous combler de bonheur.
Père Franck Zeuschner, sv.
Crédit photo : Claudio Celli pour le diocèse de Paris