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De la fin et des moyens

Vous connaissez sans doute, du moins je l’espère, le célèbre dicton : « La fin ne justifie pas les moyens ». Dicton que nous reconnaissons comme juste et justifié nous disciples de Jésus. En effet, même pour accomplir un projet qui nous semble bon, il ne nous est pas possible de faire n’importe quoi pour y parvenir : par exemple tricher pour réussir un examen, voler pour faire un cadeau, tuer au nom de Dieu etc. Pardon pour ce rappel de morale voulant expliquer le sens de notre dicton.

Dans l’évangile d’aujourd’hui il est aussi question de finalité, du but de notre vie et des moyens pour y arriver. Chacun, chacune d’entre nous a le loisir de choisir le but de sa vie : « Si quelqu’un vient à moi… » Choisir de suivre le Christ est un beau but pour une vie. Dans les paraboles de ce jour, Jésus cite un homme dont le projet est de bâtir une tour, puis un roi qui a le projet de partir en guerre contre un autre roi. Et là est peut-être le tournant de notre évangile. Si nous sommes libres de choisir le but, nous ne sommes, en revanche, pas libres du choix des moyens pour parvenir à ce but. Qui veut la fin, veut les moyens !

Quand nous programmons la destination sélectionnée sur notre GPS, celui-ci nous indique la route à prendre : « Prenez la première à gauche ou bien Faites demi-tour dès que possible. » Bien sûr notre appareil ne va pas prendre possession du volant ; c’est bien nous, et nous seuls qui conduirons pour parvenir à destination, mais si nous décidons de n’écouter en rien les conseils de notre appareil, nous risquons de ne jamais parvenir à destination…

Voulons-nous vraiment nous attacher aux pas de Jésus, Le suivre, où qu’Il aille… ? Ne répondons pas trop vite à cette question fondamentale, ne l’écartons pas non plus. Même les plus anciens parmi nous, même les religieux doivent par honnêteté accepter de laisser cette question résonner aux oreilles de leurs cœurs. Quel est le but de ma vie ? Qu’est-ce que je vise ?

Il y a quelques jours, je rencontrais au Centre Robert Doisneau un fidèle paroissien, bien éprouvé dans sa santé ces derniers mois. J’avoue avoir été touché, non de sa résignation, car ce n’est pas de cela dont il s’agit mais de son courage, de sa force, pour continuer à suivre le Christ, sur son chemin de Croix. « Elle est lourde ! » osa-t-il me confier. A ce moment, je n’ai pas pu m’empêcher de demander au Seigneur de me donner à moi aussi cette force d’âme pour le suivre et le servir jusqu’au bout.

En ce début d’année scolaire, professionnelle peut-être et pastorale, il est important de faire le point. Se mettre en chemin c’est bien, mais ce n’est pas perdre du temps que d’en consacrer un peu à être bien au clair sur la destination que nous voulons prendre. Choisissons de nouveau le Christ !

Une année qui commence c’est comme une page blanche ou plutôt comme un livre à écrire. Beaucoup d’incertitudes, de questions, mais aussi une certitude : Celui qui a dit « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps » sera là et nous accompagnera immanquablement de son amour et de sa tendresse à tout moment. Que cette certitude soit notre espérance et notre joie pour nous et nos familles.

Bonne rentrée à tous !

Père Franck Zeuschner, sv.

Crédit photo : Pixabay