Alors ne passons pas à côté de l’événement. « Ô vous tous qui passez sur le chemin, regardez et voyez s’il est une douleur pareille à la douleur que j’endure ». Le Seigneur passe… où serons-nous ? Quand nous avons parcouru les rues de Jérusalem, lors de notre pèlerinage paroissial, nos petites croix de bois à la main, nous avons rencontré peu de regards malveillants, nous avons surtout rencontré des hommes et des femmes préoccupés de leurs achats. Près de 2000 ans après la passion du Christ, sa mort et sa résurrection, c’est surtout par l’indifférence que beaucoup répondent. Un peu comme le grand apôtre saint François Xavier, en cette semaine Sainte nous devrions être poussés par le désir de crier aux hommes et femmes de notre quartier « Jésus souffre, il est en agonie, il meurt et souffre pour notre salut ! Pour vous ! » Mais pour l’annoncer autour de nous (ad extra) encore faut-il que cette nouvelle nous réjouisse et nous fasse vivre au plus intime de notre âme (ad intra).
Consacrons cette semaine à Jésus. Donnons-lui plus de temps qu’à l’accoutumée. Ce ne sera pas du temps perdu bien au contraire. La liturgie et les célébrations du Triduum pascal ne sont pas du théâtre où l’on fait semblant de quoi que ce soit. Le mystère de la mort et de la résurrection du Seigneur est un événement du temps qui transcende le temps. En le célébrant chaque année, mais aussi à chaque messe, nous devenons témoins et pas spectateurs de cet évènement que Jésus a vécu pour nous. « J’ai versé telles gouttes de sang pour toi » faisait dire Blaise Pascal au Seigneur dans son mystère de Jésus.
Ensemble vivons une belle semaine sainte, en suivant de tout notre cœur Celui qui nous aime et se livre pour nous.
Père Franck Zeuschner, sv