Pour nous aider à mieux comprendre, rappelons-nous la liturgie du baptême. Ces deux éléments, le sel et le feu y sont présents. Auparavant, et l’on peut toujours célébrer ce rite, le célébrant déposait dans la bouche du petit enfant non-baptisé une pincée de sel en disant : « Reçois le sel de la sagesse ; qu’il t’aide à obtenir le pardon pour parvenir à la vie éternelle. » Après le baptême proprement dit, le célébrant remet au parrain de l’enfant un petit cierge qui vient d’être allumé au cierge pascal en disant : « Recevez la lumière du Christ ». Ce geste nous fait mieux comprendre que cette lumière et cette saveur du chrétien dont il est aujourd’hui question, ne viennent pas de lui mais seulement de Dieu, source de toute lumière et de toute saveur. D’ailleurs Jésus ne dira-t-il pas plus loin : « Je suis la lumière du monde. » (Jean 8v12).
Le secret de la fécondité du chrétien et de sa joie est là. Le Seigneur ne nous fixe pas des objectifs que nous ne pouvons pas atteindre. Certes parfois, la mission peut nous sembler au-delà de nos forces, et elle l’est sans doute. Mais si nous ne comptons que sur nos seules forces, nous sommes dans l’illusion. En revanche, si nous avons vraiment à cœur de ne jamais le quitter, de marcher main dans la main avec le Seigneur, tout devient possible. La première lecture nous dit comment faire, concrètement : « Partage ton pain avec celui qui a faim, accueille chez toi les pauvres sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement, ne te dérobe pas à ton semblable. Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront vite. »
N’est-ce pas un beau sujet de méditation à 17 jours du Carême ?
Père Franck Zeuschner, sv
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