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Accueillons notre renaissance !

Nous aussi sommes invités à nous rendre au tombeau, de petit matin, accompagner ces saintes femmes qui ne croient plus mais qui continuent d’aimer. Essayez de réaliser ce qu’elles vivent au plus intime du cœur. Dans un premier temps, ce n’est pas qu’elles refusent de croire en la résurrection. En se rendant au tombeau, elles ne l’imaginent même pas. Elles sont juste soucieuses, ayant les pieds sur terre et la tête sur les épaules, de savoir, comment elles vont bien faire pour déplacer seules la lourde pierre obstruant l’entrée du tombeau. Etonnées à n’en pas douter de voir cette fameuse pierre roulée, elles constatent que le tombeau est vide. En concluent-elles illico à la nouvelle de la résurrection du Seigneur ? Pas du tout ! Il faudra l’ange et surtout voir Jésus de leurs yeux pour devenir à leur tour témoins de ce fait incroyable mais vrai qui nous rassemble en cette nuit et qui nous rassemble en fait continuellement : « Le Christ est ressuscité d’entre les morts ! » Croyons-nous frères et sœurs, croyons-nous vraiment à cette bonne nouvelle ? Je veux dire, croyons nous que cette nouvelle est LA nouvelle, qui change tout , la bonne nouvelle que ne pourra plus assombrir toutes les mauvaises nouvelles les plus sombres soient elles ?

Jésus n’est pas ressuscité pour Lui, cela n’aurait aucun sens. Pourquoi la Vie ressusciterait-elle ? Ce ne serait alors qu’une pathétique mascarade. Non, c’est bien pour nous que Jésus a fait tout cela. Il est venu pour tuer la mort. Certes, il ne l’a pas supprimé, il l’a même pris à bras le corps, il est descendu dans son abyme pour mieux l’anéantir mais elle n’a plus le dernier mot. La joie dans laquelle la liturgie nous invite proprement à basculer est totale parce que la mort éternelle est morte. Nous sommes libérés de la mort de l’âme. Alors, comme Paul le dit aux premiers chrétiens, à qui nous ressemblons tant, il nous faut vivre en hommes nouveaux. Avec le Christ tous et toutes nous sommes renés, nous sommes passés de la mort à la vie, unis à la passion et à la résurrection de Jésus Christ et réunis aussi les uns aux autres.
Cette nuit nous offre une nouvelle chance. En cette nuit où des milliers de catéchumènes sont devenus nos petits frères et nos petites sœurs, nous voulons aussi tous ensemble, solennellement, redevenir ce que nous sommes par le baptême. Notre Seigneur a besoin de nous ! Il a besoin de notre cœur, Il a besoin de notre amour, de nos mains pour aider et aimer concrètement nos frères et sœurs qui en ont besoin. C’est la nuit de notre renaissance. Acceptons donc cette renaissance que le Seigneur nous offre par sa mort rédemptrice. Il se met à genoux devant nous pour nous supplier de l’accueillir au plus intime de notre vie. Face au feu dévastateur, qui a ravagé notre chère Notre Dame, notre chère « Demeure de Dieu parmi les hommes  », qui a ravagé aussi nos cœurs lundi soir, vivons désormais du feu de l’amour que Jésus est venu apporter, ce feu que nous venons de bénir, que nous venons de porter, qui éclaire de sa belle lumière et réchauffe de sa douce chaleur. Je termine en paraphrasant sainte Catherine de Sienne : « Si nous sommes ce que nous devons être, nous mettrons le feu au monde entier. »

Très belle Fête de Pâques à tous :
Jésus est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité !

Père Franck Zeuschner, sv