Pour les chefs communards, il fallait extirper de l’esprit du peuple toute espérance surnaturelle, pour l’engager pleinement à la réforme de ce monde. C’est la raison profonde qui les poussa en définitive à vouloir se débarrasser des prêtres.
Le nombre des victimes de part et d’autres est discuté, plusieurs milliers au moins en tout cas. Quelle tragédie ! Notre municipalité de Paris commémore cet anniversaire. Il ne faudrait pas oublier les victimes innocentes de cette barbarie aveugle. Parmi eux le massacre des otages rue Haxo.
Le 26 mai 1871 furent en effet assassinés 49 otages sur le lieu même de la paroisse Notre-Dame des Otages, parmi eux 35 gardes et gendarmes, 4 civils et 10 religieux : le père Henri Planchat, appelé́ le prêtre des pauvres, religieux de Saint-Vincent- de-Paul, les pères Pierre Olivaint, de Bengy, Caubert, prêtres jésuites, les pères Ladislas Radigue, Tuffier, Tardieu, Rouchouse, prêtres picpuciens, le père Jean- Marie Sabatier, prêtre du diocèse de Paris et le séminariste Paul Seigneret. L’archevêque de Paris, Mgr Georges Darboy, avait pour sa part été fusillé par la commune deux jours plus tôt le 24 mai.
Encadrés par les « Fédérés », ces 49 otages montèrent à pied de la Prison de la Roquette jusqu’à la Cité de Vincennes (actuelle Villa des Otages, 75020 Paris) qu’ils atteignirent à 17h30. Ils furent exécutés à 18h.
Petite vie : Henri Planchat naît dans une famille très pieuse, dont le père est magistrat. Pendant ses études au collège de l’abbé́ Poiloup à Vaugirard, alors quartier périphérique en dehors de Paris, il fait la connaissance des conférences de Saint Vincent de Paul et découvre sa vocation. Il est ordonné́prêtre le 21 décembre 1850. Il est accueilli en tant que premier prêtre au sein de la nouvelle congrégation des religieux de Saint Vincent de Paul qui ne comptait jusqu’alors que des frères.
Dès lors, il se dévoue aux populations des travailleurs pauvres de Grenelle et de Vaugirard qui se sont souvent éloignées de l’Église et se montrent parfois hostiles aux prêtres. Il se concentre sur l’apostolat et la formation des garçons du patronage, en continuant à visiter les malades et assister les pauvres. Son zèle provoque la susceptibilité́ du curé de la paroisse de Grenelle. Ses supérieurs, pour calmer les choses, l’envoient deux ans à Arras assister l’abbé́ Halluin qui dirige un orphelinat avec des ateliers d’apprentissage.
À partir de 1863, Henri Planchat dirige le patronage Sainte-Anne, dans le quartier de
Charonne. Au début, résidant encore dans la communauté́des frères rue de Grenelle, il y venait à pied chaque jour. Il finira par s’y établir. Ce sont tous les ans près de cinq cents jeunes garçons et apprentis qui y sont formés et reçoivent les sacrements de communion et de confession. Mais le P. Planchat étend son champ d’apostolat à d’autres quartiers populaires de Paris.
Lorsque la guerre de 1870 éclate, il porte aussi assistance aux soldats. Cependant les révoltés de la Commune de Paris ne peuvent que remarquer ce prêtre dont les œuvres sociales fondées sur le Christ, sont en contradiction avec leur propre idéal révolutionnaire. Il est arrêté́ le 6 avril 1871 et fusillé le 26 mai suivant. Ses restes reposent au Sanctuaire de Notre-Dame-de-la-Salette de Paris 15ème.
Vous êtes tous invités à participer à la messe solennelle
le mercredi 26 mai prochain à ND de la Salette
(27 rue de Dantzig 75015 Paris)
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