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Comment l’Eglise « fait » les saints ?

Interview de Joachim Bouflet, historien auprès du Vatican (numéro de mai 2011 du journal paroissial "Le lien").


Le Lien : Tout d’abord,qu’est-ce qu’un saint ?
Joachim Bouflet : Un saint est une personne qui, à la suite de Jésus-Christ, incarne dans sa vie la charité, dans la douceur de l’espérance et l’humilité
de la foi, sous la conduite de la Vierge Marie. Je suis convaincu qu’il n’y a pas de vraie sainteté sans cette référence à Marie, qui nous répète : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le ».
Tous les saints sans exception sont des âmes mariales.

Marie serait-elle un modèle au même titre que Jésus ?
Au même titre, non, car Jésus est l’unique Christ Sauveur. Mais Marie est la créature humaine la plus proche de lui, donc la plus sainte ; c’est à ce titre qu’elle est pour nous un modèle. Elle a été la première à mettre en pratique ce qu’elle nous demande à Cana. C’est bien pourquoi Jésus nous l’a donnée pour
mère à la croix. Une mère nourrit et éduque ses enfants, elle veut leur plus grand bien. Marie nous nourrit de Jésus, nous éduque à Jésus, et par là nous aide à obtenir le plus grand bien, qui est Jésus lui-même.

Comment l’Eglise « fait-elle » les saints ?
L’Eglise est très sensible à la réputation de sainteté. On l’a vu avec Mère Teresa et plus récemment avec le pape Jean-Paul II : ils avaient, de leur vivant déjà, une telle réputation de sainteté que l’Eglise les a même exemptés du délai de cinq ans après la mort qu’elle demande avant d’introduire une cause de canonisation.
Ensuite, la procédure est la même pour tous. L’évêque du lieu où est mort le candidat à la sainteté constitue une commission qui étudie la vie et les écrits de celui ou celle qu’on appelle alors serviteur (servante) de Dieu, pour voir s’il ou elle a pratiqué à un degré héroïque les vertus de foi, d’espérance, de charité, mais aussi les autres vertus : patience, simplicité, amour de la pauvreté, etc.
Lorsque cet examen est terminé, le dossier est envoyé à la Congrégation pour les causes des saints où des théologiens l’étudient pour le valider – ou le rejeter, cela arrive parfois ! C’est l’étape la plus importante : si l’héroïcité des vertus est reconnue, le serviteur de Dieu devient vénérable.
Ensuite, il faut un miracle pour qu’il soit béatifié, et un autre pour qu’il soit canonisé, c’est-à-dire proclamé saint.

Finalement, à quoi servent les saints ?
Ils sont comme des frères aînés, des amis qui prient pour nous, nous stimulent, nous encouragent. Ils nous montrent le chemin du ciel, et à ce titre ils sont des modèles. Ils nous disent que, nous aussi, nous pouvons faire ce qu’ils ont accompli. Ils sont des signes d’espérance pour nous. Et si l’Eglise « fait » des saints, il ne faut pas oublier qu’avant tout ce sont les saints qui font l’Eglise, cette famille vivante, unie dans le Christ Sauveur.

Propos recueillis par Dominique Chéreau