J’aime dire et redire qu’il nous faut en accueillant toute parabole qui nous est offerte par Dieu, accueillir également son côté démesuré, excessif qui fait partie de la parabole et de ce que le Seigneur veut nous dire. Cela demande un effort de notre part, j’en conviens, un effort d’humilité.
Mystérieux propriétaire qui part en voyage. Durant notre vie, Dieu ne s’en va pas, il ne s’absente pas, mais il fait le choix de nous laisser agir, il nous fait confiance et s’est toujours refusé une quelconque ingérence dans nos vies, comme des parents qui font confiance à leur enfant pour qu’il grandisse, qu’il se responsabilise. Mais aujourd’hui beaucoup confondent le silence et l’absence. Parce qu’on ne voit pas le Seigneur en ouvrant une porte, parce qu’il ne nous envoie pas de mail ni de texto, on en conclut, un peu vite, que notre vie ne l’intéresse pas. Et la grande tentation, est de l’oublier … de vivre comme s’il n’existait pas, comme si ce n’était pas lui qui avait tout mis en place pour nous et notre bonheur. Cette parabole nous décrit un monde où l’on refuse Dieu, où on le rejette comme père. Les misères de ce monde, auxquelles nous ne parviendrons jamais à nous habituer, nous donnent également un triste spectacle d’un monde créé par Dieu où il n’a plus sa place.
Il est assez facile de se dédouaner en ne voyant dans cette parabole que le peuple Juif refusant la nouvelle alliance. Et nous ? Et la vigne de notre cœur qui a plus de prix aux yeux de Dieu que le meilleur cépage de France ? (c’est dire !) Le Seigneur est-il toujours vraiment chez lui dans le fond de notre cœur ?
Père Franck Zeuschner, sv